Destination mythique, l’Île de Sein trouve sa place dans un cadre exceptionnel au large de la pointe du Raz dans le Finistère. Elle résiste depuis toujours aux assauts de l’océan, l’histoire et la culture de l’Île de Sein sont ancrées et forgées depuis le néolithique jusqu’à la résistance. L’histoire des senans est aussi liée aux problèmes de navigation en mer à la pointe bretonne.
Etymologie
L’origine du nom de l’Île de Sein vient peut être d’un croisement entre deux langues anciennes. D’une part du gaulois « senos » qui signifie « vieux » et du latin « senus » qui veut dire « courbe » comme une anse, un golfe. En breton elle est appelée « Enez-Sun », le bateau de la compagnie Penn Ar Bed qui dessert l’île porte ce nom.
Mégalithisme insulaire
Le site de l’île de Sein est peuplé avant le néolithique, l’époque pendant laquelle l’homme a érigé les centaines de menhirs que l’ont voit encore de nos jours partout en Bretagne et dans le monde.
Témoins de cette ère reculée, deux mégalithes, les « Grands Causeurs » ( Prégourien-Bras en breton, ils sont face à face comme s’ils se parlaient ) sont situés sur un tertre proche de l’église de Saint Guénolé. Onze traces de peuplements néolithiques ont été trouvées dans l’île, dont des tumulus, des menhirs et des dolmens.
En 43, le géographe Pomponius Mela signale l’île sous le nom de Sena , située dans la mer britannique en face du littoral des Osismes, les gaulois de la pointe Finistère. Selon la légende, neuf prêtresses, les sènes, y avaient fait voeu de virginité éternelle et détenaient le pouvoir de faire souffler le vent et de soulever les mers. Les vagues majestueuses qui déroulent autour de l’île sont encore là pour perpétuer cette légende.
Saint Guénolé
L’histoire religieuse de l’île de Sein aurait commencé vers 440, en effet Saint Guénolé, lassé du continent aurait décidé de se réfugier avec quelques disciples dans l’île de Seidhun ( Sein ). Le roi Gradlon la lui aurait donné. L’actuelle église de Saint Guénolé, bâtie en 1901 en partie par les Sénans avec les pierres de la côte en conserve une relique : un fragment d’os de Saint Guénolé.
Population
Sein est l’une des seules île à voir sa population augmenter, aujourd’hui on compte 250 habitants, ce qui donne une densité de 419 habitants par kilomètre carré. Ainsi, selon les statistiques en 1858, 598 habitants vivaient de la soude qu’ils tiraient du goémon, ainsi que de la pèche ( congres et vieilles ). Ils s’improvisaient sauveteurs lors de naufrages de bateaux pris dans les écueils du raz de Sein. D’anciennes rumeurs infondées évoquent des activités de naufrageurs.
Par ailleurs la vie sur l’Île de Sein à l’époque était très difficile car en proie aux éléments qui se déchaînent.
De fait les terres n’étaient que difficilement cultivables et seul l’orge parvenait à pousser dans ces terres arides. Ainsi, tout récemment on a testé sur l’île un retour à la culture traditionnelle de chanvre et de blé noir comme jadis.
Les avantages acquis depuis le 18e siècle
Depuis le début du 18e siècle les habitants des île de Sein et Molène sont exonérés d’impôts car leurs conditions de vie étant reconnue comme très compliquées.
Louis XIV aurait dit :
« Vouloir imposer Sein, déjà accablé de tous les impôts de la nature, ce serait vouloir imposer la mer, les tempêtes et les rochers ».
La récolte du goëmon
Avant tout, il faut savoir que le goémon est un excellent engrais, un aliment pour le bétail, et un combustible. Autrefois c’était surtout le travail des femmes senanes d’aller ramasser le varech sur la grève. Elles le portaient sur leur tête dans des paniers en osier. Après venait le moment de la fumaison qui relâchait d’énormes panaches de fumées dans le ciel. Une fois les blocs d’algues brûlés et brisés à la pelle il étaient envoyés à Audierne pour en extraire la soude.
Par la suite ce travail de goémonier se faisait en famille. Le marin allait trouver les laminaires sur les hauts fonds proches de la côte. Quand les bateaux arrivaient sur la grève, les algues étaient placées sur des charrettes et transportées sur les dunes pour être séchées. Finalement, elles étaient mises en tas en attendant d’être brûlées dans des fours en pierre sur la dune.
Patrimoine
Si vous souhaitez découvrir les moeurs des sénans ainsi que l’histoire de l’île de Sein, il ne faudra pas manquer de visiter Le Musée de l’Abri du Marin situé Quai des Paimpolais.
L’ancienne station de sauvetage se trouve juste à côté de la Société Nationale de Sauvetage en Mer. Cette dernière présente l’histoire du sauvetage en mer autour de l’île de Sein, zone particulièrement dangereuse où de nombreux bateaux s’échouèrent. Les pièces récupérées sur ces épaves par l’association d’archéologie sous-marine sont présentées au public.
Monuments à voir pour vous imprégner de l’histoire et de la culture sur l’île de sein :
- les deux menhirs Ar Brigourien
- l’église Saint-Guénolé (construite en 1901-1902)
- la chapelle Saint-Corentin (XVI-XVIIème siècle)
- la croix située au cimetière de l’Ile-de-Sein (1881)
Les phares
Ci dessous la liste des phares de l’île de Sein ainsi que leur date de mise en service :
- ArMen (1881),
- Goulenez (1839, dynamité en 1944, nouvelle mise en service en 1951),
- Tevenneg (1875),
- Le phare d’Ar Groac’h (1887),
- Ar Groac’h Bihan (1910),
- Ar Guiveur (reconstruit en 1947),
- Men Ar C’haz (1937),
- Ar Men Brial (1910).
Découvrez notre article vous invitant à visiter l’Île de Sein au travers d’un circuit de deux jours.