Nichée à la pointe Ouest du Finistère, l’île d’Ouessant est un symbole en matière d’écologie. Son histoire, ses habitations, son agriculture et sa position géographique sont connus des bretons mais pas seulement. Ce que vous savez moins, c’est que l’île est tournée vers la préservation de l’environnement depuis plusieurs années sur ces terres Ouessantines mais également sur les mers.
Véritable paradis pour les amateurs de découvertes et pour les personnes souhaitant s’y ressourcer, sa petite taille ne reflète guère ses ambitions. De nouvelles générations privilégiant un retour aux sources s’implantent et permettent à ses habitants de redécouvrir un Ouessant d’antan sans dénaturer ses terres.
Une agriculture proche des Hommes
Garant de la biodiversité, l’agriculture bretonne a souvent été pointée du doigt en matière de pollution, d’élevages intensifs, non respectueuses des animaux et l’environnement. Cependant, l’agriculture a pris un virage majeur depuis quelques années et devient vertueuse en France. Sur Ouessant, l’agriculture a toujours été respectueuse de son territoire. Un temps oublié car peu de personnes souhaitant créer des élevages, elle tend à se relancer depuis quelques années. Il est question de culture végétale, d’élevage des fameux moutons d’Ouessant et bien d’autres sur une zone de près de 50 hectares
Mouton, brebis, vache : une agriculture proche des consommateurs
Une des espèces mythiques de l’île est le mouton d’Ouessant. De nature robuste, il est parfaitement adapté à son environnement insulaire mais son exploitation mais reste faible.
Avec l’arrivée de nouveaux agriculteurs sur l’île, l’exploitation de brebis et de vaches repart. Les habitants peuvent apprécier des produits locaux, sains grâce à une agriculture proche de son territoire et de ses habitants et sans produits chimiques.
La production y étant restreinte et la grande majorité des produits y sont distribués en circuit court. Mais c’est avant tout une démarche d’hommes et de femmes passionnés, souhaitant revenir aux pratiques de bases et proposer une vision nouvelle de l’agriculture.
L’abeilles d’Ouessant où l’art d’être unique
Petites par leur taille mais grandes par leur impact, la présence d’abeilles est signe d’un écosystème sain. Ouessant est un cadre parfaitement adapté à la production d’un nectar recherché mondialement : le miel d’Ouessant. Ce miel est issu des abeilles noires d’Ouessant, une espèce plus grande que ses consœurs et plus productive.
L’environnement marin, la non présence de pesticides, la variété des plantes et autres végétations permettent à cette espèce de produire un miel brun au pouvoir guérissant et cicatrisant. Un des miels les plus chers au monde aux propriétés exceptionnelles recherchées aussi bien par les consommateurs que par les entreprises de l’industrie cosmétique. Une apiculture ouessantine incomparable profitant d’un écosystème protégé tourné vers le respect des terres.
Le milieu marin au cœur d’un écosystème reconnu
La biodiversité du Parc naturel marin d’Iroise
À la pointe du Finistère, l’île d’Ouessant est située dans le parc naturel marin d’Iroise, parc précurseur à tous les autres parcs marins de France, avec pour objectif de protéger la biodiversité et de développer des activités durables.
Zone riche en vie sauvage grâce au courant marin relativement froid, elle est propice au développement d’une vie marine composée d’algues, de plus de 120 espèces de poissons et d’oiseaux marins. Ainsi, Ouessant et ses alentours sont particulièrement adaptés au développement de cette vie sauvage. La faune et la flore y sont remarquables avec un grand nombre variétés de plantes exotiques (la bruyère cendrée, la callune, l’armérie maritime etc.) propice à l’abeille noire, tout comme les 300 espèces d’algues présentes dans le Parc.
Preuve de son efficacité à protéger toutes formes de vie, le Parc marin naturel d’Iroise concentre à lui seul un quart des mammifères marins présents sur les côtes françaises.
Les algues, une nouvelle source aux vertus oubliées
Ouessant se trouve à l’intérieur du parc naturel marin d’Iroise où une biodiversité exceptionnelle s’y est développé. On pense à la faune et à la flore mais il est plutôt question des algues. Dans cet espace protégé se trouve le plus grand champ d’algues d’Europe. Il abrite près de 700 espèces d’algues et autres organismes marins.
Des organismes aux multiples vertus sur le plan de la santé mais aussi cosmétique. Pourtant, l’algue reste encore faiblement exploitée bien que cela ait tendance à changer depuis quelques années. Celles-ci sont davantage présentes dans nos assiettes sous diverses formes (poudre, séchées, salade) et de nouveaux venus apparaissent sur ce marché florissant et rafraichissant.
La Réserve biologique des îlots d’Ouessant
Une réserve composée de 6 îlots dont la finalité naturaliste concerne les pelouses aérophalines et la nidification des oiseaux marins comme le cormoran et le goéland. Cette zone protégée est interdite d’accès lors de la période de nidification.
Ces 6 îlots (Roc’h Nell, Youc’h Korz, Yusin, Enez ar Begeviou glaz, ar Yourc’hAujourd’hui et Roc’h Mell) par délégation de services de l’Etat sont aujourd’hui à la propriété du Conservatoire du littoral. Il s’agit ici d’une volonté de s’inscrire dans le projet de Réserve Régionale des îles marines en Bretagne.
Un avenir toujours plus renouvelable
Le changement climatique n’épargne personnes et encore moins les zones vulnérables telles que les îles.
Ouessant prend la mesure de cette situation toujours plus complexe à l’échelle mondiale et s’engage à ce que d’ici 2030 la production d’énergie durable à l’échelle locale soit 100% renouvelable. La preuve de cet engagement est visible depuis quelques années avec les essais d’une hydrolienne proche de l’île. A terme, en 2023, l’électricité produite proviendra des courants marins grâce à 2 hydroliennes.